LES SORTIES CINE
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Re: LES SORTIES CINE
Vu Civil War hier soir d'Alex Garland et c'est une excellente surprises, l'un des meilleurs films de 2024. Dans le genre scènes de guerres civiles comme dans La chute du foucon noir de Ridley Scott, c'est très impressionnant, surtout pour un film indépendant.
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Re: LES SORTIES CINE
xinyingho a écrit:Pas la peine de ménager le suspens mais ce film est très réussi, au moins pour les fans de City Hunter. Je n'ai aucune idée de comment quelqu'un d'étranger à la franchise prendrait ce film.
Vu hier soir avec ma femme, elle a beaucoup aimé alors qu'elle ne connait rien a l'univers de City Hunter. Le film est en effet bien construit, bien joué et agreable a regarder. L'histoire ce tien et c'est assez drole, pour peu en effet qu'on adhere a l'humour decalée japonaise. La tete de cheval c'était bien vu :)
Ils n'ont pas osé faire de blague explicite sur le mokkori alors que ça abonde dans le manga.
Dans la version francaise a plusieurs reprise il mentionne "avoir la banane". C'est assez explicite.
Dernière édition par Kristof le Dim 28 Avr 2024 - 15:40, édité 1 fois
Re: LES SORTIES CINE
Merci pour le retour, ça m'a donné envie de le voir ^^xinyingho a écrit:Il n'y a pas de sujet Netflix donc je mets ici mes impressions sur la dernière adaptation de City Hunter.
J'ai vu le film en VO sous titré anglais, donc je vais pas parler de tout le bordel de la traduction en français avec les noms du Club Do (Nicky au lieu de Ryo, Laura au lieu de Kaori, etc.).
Le film est une origin story, on voit les interactions entre les personnages se mettre en place, il y a quelques allusions au passé de Ryo pour les fans, et surtout l'Union Teope et l'Angel Dust sont centraux à l'intrigue du film. L'histoire ne se passe plus dans les années 80 mais aujourd'hui.
Pas la peine de ménager le suspens mais ce film est très réussi, au moins pour les fans de City Hunter. Je n'ai aucune idée de comment quelqu'un d'étranger à la franchise prendrait ce film :
+ L'humour est présent par petites touches mais il fait mouche à chaque fois,
+ Tous les acteurs arrivent à bien incarner les personnages, à part Saeko,
+ Les scènes d'action sont impressionnantes pour la plupart et montrent bien la performance et la sagacité de Ryo quand il faut,
+ Les changements par rapport à l'histoire originale ne sont pas dérangeants pour un fan car le coeur de City Hunter est là et a été bien compris par les scénaristes,
+ L'acteur principal Ryohei Suzuki arrive à rendre les aspects délirants et badass de Ryo Saeba sans difficulté,
+ Le film a eu un budget généreux et ça se voit dans le film, avec des décors magnifiques au milieu de Tokyo et un nombre conséquent de figurants et de petits rôles,
+ Ce qui manquait au film français de Philippe Lacheau : Shinjuku, Shibuya, Kabuki-Cho, les vrais quartiers et la vraie ambiance japonaise.
+ L'élément vraiment irréaliste du manga est introduit intelligemment et de façon naturelle (vive les marteaux ! Mais il manque les corbeaux),
+ Le film n'hésite pas à montrer le monde de la nuit de Tokyo : les cabarets, les gays, les soapland !
- Par contre, bien que les blagues sur l'obscénité de Ryo abondent, il n'y a pas de blagues grivoises, et Ryo reste trop correct avec les femmes,
- Saeko est vraiment trop en retrait et ne joue jamais la carte de la femme fatale,
- Il n'y a que 2 reprises de la BO de la série TV originale : une version techno courte assez anecdotique de Footsteps dans le combat final avec les soldats de l'Union et un léger remix de Get Wild placé au bon moment (j'ai versé une larme en l'entendant ).
Franchement, je ne me suis pas ennuyé et on pourra regretter 2 choses :
* L'absence de certains personnages incontournables comme Umibozu (Mammouth en VF) mais ils sont censés arriver plus tard donc...
* Ils n'ont pas osé faire de blague explicite sur le mokkori alors que ça abonde dans le manga. Il y a bien une allusion avec une scène où le mokkori est matérialisé par une tête de cheval mais ça va pas assez loin...
J'ai lu certaines critiques où les gens pas habitués à voir les acteurs japonais surjouer n'ont pas aimé ce film à cause de ça. Pour les habitués d'animés et de films japonais, ce n'est évidemment pas un problème. Les japonais sont vraiment comme ça dans la vie de tous les jours, ça change effectivement de la vie tout en retenu aux Etats-Unis et dans les films d'Hollywood (je parle pas de la France exprès, on a tendance à être très bruyant et à beaucoup râler ).
Pour la petite histoire : l'un des rôles marquants de Ryohei Suzuki est celui du Hentai Kamen... Oui, oui, c'est lui dans les 2 adaptations filmiques du manga du gars anti-superhéroïque qui porte un slip sur sa tête et un string en tant que costume...
killvan- Docteur *
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Re: LES SORTIES CINE
J'étais passé à côté complet, merci pour l'info.xinyingho a écrit:Il n'y a pas de sujet Netflix donc je mets ici mes impressions sur la dernière adaptation de City Hunter.
Je copie/colle mon post sur le topic SF du fofo :
Je viens de voir The Creator.
Il y a de belles images, c'est toujours sympa du budget triple A en science-fiction. J'ai bien aimé les quelques plans longs, un peu contemplatifs, même s'ils sont maladroits et juste là parce que c'est la hype en ce moment.
L'idée de la limite homme/machine n'est pas assez exploitée selon moi, et donne surtout lieu à du ouin-ouin à l'américaine, dommage.
Par contre, soit j'ai rien compris, soit il y a pleins d'incohérences.
- Les incohérences (ça spoile beaucoup):
L'extermination des machines et des hommes sans distinction est juste gratuite, j'ai trouvé que ça n'avait aucun sens : les US débarquent et zigouillent tout le monde comme ça?
Je ne comprends pas non plus le délire : les US canardent la Nouvelle Asie en toute impunité à coup de bombes quasi atomiques, et la Nouvelle Asie ne fait rien? Donc quoi, c'est sensé être juste des populations réparties en villes et pas des pays?
L'attaque de la fin : mais sérieux, pourquoi est-ce qu'ils sortent leurs mégas tanks? Ils ont une station orbitale qui bombarde de ouf, quel est l'intérêt de passer par le sol? De toute façon, ils ne cherchent plus à capturer Alphie à ce stade, juste à la détruire. Cela dit, ça donne en scène sympa :) .
Et d'ailleurs : ils finissent par la capturer, et le seul truc qu'ils cherchent à faire, c'est la détruire? Ou alors, ils veulent la couper puis la décortiquer.
Le plan de la fin où Joshua retrouve Maya transférée dans une machine, c'est juste contreproductif : c'est sensé ajouter de l'émotion, et c'est tellement nimp et incongru qu'on se détache encore plus du film.
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Re: LES SORTIES CINE
Dans la version japonaise, ça parle aussi du mokkori. Mais dans les 2 versions, il n'y a pas de blague sur le mokkori / la banane elle-même !Kristof a écrit:Ils n'ont pas osé faire de blague explicite sur le mokkori alors que ça abonde dans le manga.
Dans la version francaise a plusieurs reprise il mentionne "avoir la banane". C'est assez explicite.
Dans l'animé, il n'en font pas non plus mais, dans le manga, ça montre le mokkori (Ryo en train de bander) et ça fait des blagues avec.
xinyingho- Infirmier
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Re: LES SORTIES CINE
Vu Civil War hier soir aussi, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre et j'ai été agreablement surpris.
Le film propose des images et des plans sympas et une narration originale sous l'angle des reporters de guerre. Le pitch est pas mal rt comme on rentre pas trop dans les détails on est encore plus à même d'y croire !
Et sinon dans un tout autre registre j'ai vu Drive Away Dolls de Mr. Cohen. Comment dire, c'est un peu loufoque mais ça propose surtout une bonne grosse dose de scènes lesbiennes ce qui ne transpirait pas vraiment de la bande annonce !
Le film propose des images et des plans sympas et une narration originale sous l'angle des reporters de guerre. Le pitch est pas mal rt comme on rentre pas trop dans les détails on est encore plus à même d'y croire !
Et sinon dans un tout autre registre j'ai vu Drive Away Dolls de Mr. Cohen. Comment dire, c'est un peu loufoque mais ça propose surtout une bonne grosse dose de scènes lesbiennes ce qui ne transpirait pas vraiment de la bande annonce !
Samus le Hareng- Patient contaminé
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Re: LES SORTIES CINE
Lol, je viens de regarder la bande-annonce, ça a l'air d'être rigolo.
TheoSaeba- Guéri miraculeux
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Re: LES SORTIES CINE
Pour ceux qui ont vu et apprécié Ex Machina, c'est du même acabit (dans un genre différent).
La séquence avec Jesse Plemons est juste excellente et les 15 dernières minutes du film sont un véritable feux d'artifices.Samus le Hareng a écrit:Le film propose des images et des plans sympas et une narration originale sous l'angle des reporters de guerre. Le pitch est pas mal rt comme on rentre pas trop dans les détails on est encore plus à même d'y croire !
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Re: LES SORTIES CINE
lessthantod a écrit:Vu Civil War hier soir d'Alex Garland et c'est une excellente surprises, l'un des meilleurs films de 2024. Dans le genre scènes de guerres civiles comme dans La chute du foucon noir de Ridley Scott, c'est très impressionnant, surtout pour un film indépendant.
Ayant toujours apprécié le cinéma d'Alex Garland, que ce soit comme réalisateur et/ou scénariste, sa proposition labélisée "blockbuster d'auteur" m'intriguait fortement. Se posant dans un contexte particulier, Civil War s'annonçait comme étant le projet le plus ambitieux du réalisateur à ce jour et mes attentes ont été totalement comblées. Avec Civil War, Alex Garland réussit un road trip tendu, sans concession, sans censure et viscéral, pour déployer un récit le plus réaliste possible lors d'une guerre civile. Et le rythme du film est très particulier avec des séquences intenses et tendues qui s'enchaînent au milieu de moments contemplatifs à la Apocalypse Now.
Avec Civil War, Alex Garland met en image une nation plongée dans le chaos total. Et comme dans n'importe quel road movie, nous suivons l'errance des personnages principaux (quatre journalistes) lors d'un périple sur les routes pour atteindre une destination finale. Ici, la destination finale, c'est Washington pour interviewer le président des Etats-Unis (Nick Offerman). Et notre petite équipe de reporters se compose de la photo reporter Lee (Kirsten Dunst) et de son collègue Joel (Wagner Moura), accompagnés du vieux Sammy (Stephen McKinley Henderson) et de la jeune Jessie (Cailee Spaeny). Ils voguent au milieu des horreurs à petite échelle et rencontrent une multitudes de personnages qui en profitent pour régler leurs comptes personnels (les deux employés de la station essence, le sniper, un Jesse Plemons absolument terrifiant ...). Et plus ils se rapprochent de la destination finale, plus le film se transforme en guerre démesurée avec des moyens militaires totalement colossaux.
La grande force de Civil War, c'est qu'il ne s'étend pas vraiment sur "le pourquoi du comment ?" de cette guerre civile, sur qui sont les gentils et qui sont les méchants. Il n'y a donc pas vraiment de gentils, ni de méchants. Peu importe qui l'a commencée, une fois lancée la guerre civile transforme tout le monde en monstres. C'est un processus d'habituation à la violence et tout le monde est un ennemi potentiel. Ce flou est bien dépeint dans la scène du sniper. Dans tous les cas, la guerre civil c'est moche et il faut parfois se battre uniquement pour sa survie.
Alors certes, le président des Etats-Unis est en quelques sorte le grand méchant du film. Il permet aussi d'en savoir un peu plus sur les raison de ce conflit, d'avoirs quelques explications sur le "pourquoi et le comment" de cet embrasement des Etats-Unis. Cependant, à aucun moment Alec Garland ne nous donne plus d'explications que nécessaire. À travers ce personnage, il nous donne tout de même des causes indéniables de la guerre civile. Ainsi, ce président a été élu deux fois, mais il a bafoué les règles établies en briguant un troisième mandat. Ensuite, on apprend qu'il a dissout le FBI, qu'il a bombardé des civils et que le dollar américain ne vaut plus rien.
Suite à ces événements, certains Etats américains se sont regroupés afin de tuer le président, coûte que coûte. Tout le propos du film est politique, un président fasciste qui viole tous les amendements constitutionnels en faisant un troisième mandat, deux énormes Etats politiquement diamétralement opposés avec la Californie (les Démocrates) et le Texas (les Républicains) qui se joignent pour faire respecter la constitution. C'est dans ce contexte de chaos que nous suivons nos quatre journalistes aux caractères très différents. Ils ont chacun leurs raisons de faire ce voyage et ont chacun leurs raisons de faire du journalisme et tous vont évoluer au cours de ce périple sur les routes.
Le film nous montre que pour être photo reporter de guerre, il faut se forger une carapace solide (notre "homard intérieur"). Une fois sur le terrain, il faut savoir se blinder et à se fermer à toutes émotions pour capturer "l'instant", en faisant en sorte que l'appareil photo devienne une extension de son corps. C'est seulement une fois de retour dans la chambre d'hôtel, que les trauma refont surface. On le voit chez le personnage de Lee qui se remémore les horreurs du passé (l'africain dans le pneu, image qui a imprimé ma rétine et m'a fait frissonner). Lee est de plus en plus fatiguée, désabusée et l'adrénaline du " Shoot parfait" ne la fait plus vibrer, ce qui l'a conduit jusqu'à cet instant clé final ...
- Spoiler:
- En se mettant en danger, elle sauve la vie de Jessie, comme un passage de flambeau et une porte de sortie logique pour elle qui n'avait plus la flamme ... alors que son collègue Joel et la jeune Jessie entretiennent toujours la flamme. D'ailleurs, ils ne la calculent plus, pris dans la chasse au lion.
Pour Jessie, c'est un long apprentissage. Après s'être vu, entre autres, finir dans un charnier où sont entassés des cadavres et d'avoir littéralement nagé dedans, il y a alors un basculement un peu suicidaire qui la pousse à de se mettre sans cesse en danger. C'est souligné par les militaires qui ne cessent de la repousser pour la mettre en sécurité. Qui plus est, Jessie utilise de "vrais" appareils photos, qui font de "vrai" photos, de l'argentique, de la chimie, ce qui résume bien ce personnage idéaliste et naïf. L'avidité, la découverte des situations de crise, l'absence totale de moralité ... beaucoup de spectateurs n'ont pas compris le film et pense que Lee est la "dure" de l'équipe, celle qui a tout vu, tout connu, une femme blindée et fermée aux sentiments. En réalité, elle est bien plus fragile qu'elle n'y paraît, comme en atteste cette scène où elle essaie une robe avec Jessie qui la prend en photo. C'est le point de bascule pour elle dans le film, c'est la première fois depuis très longtemps qu'elle se voit en "vraie" femme. Ensuite, sa carapace se fissure de partout et elle ne va tenir que grâce à l'expérience. Non, le vrai "monstre" froid dans Civil War, c'est Jessie comme elle le démontre clairement à fin du film. Tout le long du film, l'évolution de Lee et de Jessie sont diamétralement opposées.
Alors, qu'est ce qu'une bonne photo et qu'est-ce qu'un bon photo reporter finalement ? Tout d'abord, avoir de l'empathie, ça ne semble pas être une condition nécessaire pour devenir photo reporter. Au contraire, il vaut mieux être insensible et dépourvu d'émotions. Ensuite, une bonne photo, c'est une photo qui raconte une histoire et peu importe qu'elle soit vraie ou fausse. Une bonne photo, c'est une belle photo d'un point de vue esthétique. Une bonne photo, c'est donc de l'information et de l'art ... ou presque ! Vient ensuite la question de la neutralité du photo reporter. Quel prix sommes-nous prêts à payer pour obtenir ces photos ? Sommes-nous prêts à laisser des humains mourir devant l'objectifs sans leur venir en aide, tout en esthétisant ces morts via le noir et blanc, via la recherche du bon angle et de la bonne luminosité.
Bref, que ce soit les acteurs, les décors, la mise en scène, le son, les musiques ... tout est réussi et l'immersion est totale. Civil War est un film puissant et intense, à en retenir sa respiration par instant. Tout est dans ce subtile mélange entre silences et scènes assourdissantes, entre suggestion et spectaculaire, pour un film qui, quoiqu’on en pense, ne laissera personne indifférent ... un film éprouvant et à ne pas louper assurément !
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Re: LES SORTIES CINE
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Re: LES SORTIES CINE
Je viens de mater Eraserhead ...
Dés son premier film, David Lynch nous impose son génie déstructuré dans les méandres de la folie. C'est totalement timbré et d'ailleurs le titre Eraserhead ("Tête de gomme") annonce la couleur ... on a un gros effacement du cerveau à son visionnage ! C'est donc son premier film et son film le plus barré, le plus malaisant et le plus conceptuel (à égalité avec Inland Empire). J'ai bien accroché à la direction artistique et à l'esthétique en noir et blanc qui appuie l’aspect morne et obscur du film. Mais alors, pour le reste, pour la compréhension du film ... il faut vraiment s'accrocher !
Le film est exigent et ne va rien faire pour vous faciliter la tâche. Cependant, j'y vois tout de même une allégorie sur la dépression post-partum. Devenir parent, avoir des enfants, ça nous pousse en quelques sorte à tuer l'enfant qu'il y a en nous. C'est le message que je retiens du film, à partir du moment où on pénètre dans les rêves d'Henry (Jack Nance), comme quand il retire les fœtus du lit comme si c'étaient des petites parcelles d'enfances à détruire. Dans la même idée et toujours dans ses rêves, il y a aussi la femme aux bajoues qui écrase les fœtus au fur et à mesure qu'ils tombent sur la scène.
J’adore le titre du film Eraserhead, il fait référence au rêve de l’usine à gommes et dans le fait de vouloir effacer certaines choses dans sa vie. Le bébé est quelque chose qu’Henry aimerait pouvoir effacer, mais qu’il ne peut pas. Et le fait que se soit le premier film de David Lynch, son premier enfant en quelques sorte, va dans le sens de cette interprétation. Et je pense que David Lynch avait vraiment à cœur de faire ce film pour pouvoir justement s'émanciper de son état d'apprentie réalisateur, pour se diriger vers celui d'auteur émérite du septième art.
Dans une interview de David Lynch, il dit avoir vécu à Philadelphie et qu'il voyait cette ville comme une ville cauchemardesque et malsaine. Je pense qu'il a donc donné une retranscription de ce qu'il ressentait pendant cette période, avec toute les horreurs qu'il a vu/vécu pour illustrer le cauchemar dans lequel il vie. C'est quand on lui annonce qu'il va être père, que le cauchemar commence ...
Selon mon interprétation, Eraserhead représente donc l'angoisse de la grossesse et du rôle de père. A cette époque, la femme de David Lynch était enceinte de leur premier enfant (Jennifer Lynch). David Lynch a dû craindre de perdre son premier enfant avec sa première femme, j'imagine à cause de malformations du fœtus. Un peu comme une fable, je verrais ça comme une introspection, un genre de voyage à travers un certain mal être. Celui-ci est représenté par le fœtus qui le maintient dans ce malaise et qui en est malgré lui responsable.
Rien de l'œuvre de David Lynch n'est réalisée sans que ce dernier lui donne tout un sens. Il sait ce qu'il cherche à exprimer et pousse l'expression de ses films dans une même continuité. Il passe par l'expressionisme, le surréalisme et la bizarrerie parce qu'il n'a pas forcément envie de passer par une représentation du réel qui ne lui permettrait pas de développer son propos comme il l'entend. Il n'a pas passé cinq ans sur ce film, pour qu'on dise de lui qu'il "ne sait pas ce qu'il fait".
Eraserhead est le plus sombre et le plus dérangeant de toutes les œuvres de David Lynch. Le film nous fait voyager dans la conscience d'Henry, qui essaie d’échapper a une forme de réalité qui le terrifie. C'est un mauvais rêve transposé à l'écran qui va réellement vous mettre mal a l’aise ... et donc à ne pas conseiller à tout le monde. Moi même je ne sais pas trop quoi en penser. C'est un film exigeant, pas facile d'accès et difficilement appréciable ... mais très intéressant pour comprendre le travail de David Lynch !
Dés son premier film, David Lynch nous impose son génie déstructuré dans les méandres de la folie. C'est totalement timbré et d'ailleurs le titre Eraserhead ("Tête de gomme") annonce la couleur ... on a un gros effacement du cerveau à son visionnage ! C'est donc son premier film et son film le plus barré, le plus malaisant et le plus conceptuel (à égalité avec Inland Empire). J'ai bien accroché à la direction artistique et à l'esthétique en noir et blanc qui appuie l’aspect morne et obscur du film. Mais alors, pour le reste, pour la compréhension du film ... il faut vraiment s'accrocher !
Le film est exigent et ne va rien faire pour vous faciliter la tâche. Cependant, j'y vois tout de même une allégorie sur la dépression post-partum. Devenir parent, avoir des enfants, ça nous pousse en quelques sorte à tuer l'enfant qu'il y a en nous. C'est le message que je retiens du film, à partir du moment où on pénètre dans les rêves d'Henry (Jack Nance), comme quand il retire les fœtus du lit comme si c'étaient des petites parcelles d'enfances à détruire. Dans la même idée et toujours dans ses rêves, il y a aussi la femme aux bajoues qui écrase les fœtus au fur et à mesure qu'ils tombent sur la scène.
J’adore le titre du film Eraserhead, il fait référence au rêve de l’usine à gommes et dans le fait de vouloir effacer certaines choses dans sa vie. Le bébé est quelque chose qu’Henry aimerait pouvoir effacer, mais qu’il ne peut pas. Et le fait que se soit le premier film de David Lynch, son premier enfant en quelques sorte, va dans le sens de cette interprétation. Et je pense que David Lynch avait vraiment à cœur de faire ce film pour pouvoir justement s'émanciper de son état d'apprentie réalisateur, pour se diriger vers celui d'auteur émérite du septième art.
Dans une interview de David Lynch, il dit avoir vécu à Philadelphie et qu'il voyait cette ville comme une ville cauchemardesque et malsaine. Je pense qu'il a donc donné une retranscription de ce qu'il ressentait pendant cette période, avec toute les horreurs qu'il a vu/vécu pour illustrer le cauchemar dans lequel il vie. C'est quand on lui annonce qu'il va être père, que le cauchemar commence ...
- Spoiler:
- et c'est l'addition de tous ses éléments cauchemardesques qui le pousse donc à tuer son fils à la fin du film.
Selon mon interprétation, Eraserhead représente donc l'angoisse de la grossesse et du rôle de père. A cette époque, la femme de David Lynch était enceinte de leur premier enfant (Jennifer Lynch). David Lynch a dû craindre de perdre son premier enfant avec sa première femme, j'imagine à cause de malformations du fœtus. Un peu comme une fable, je verrais ça comme une introspection, un genre de voyage à travers un certain mal être. Celui-ci est représenté par le fœtus qui le maintient dans ce malaise et qui en est malgré lui responsable.
Rien de l'œuvre de David Lynch n'est réalisée sans que ce dernier lui donne tout un sens. Il sait ce qu'il cherche à exprimer et pousse l'expression de ses films dans une même continuité. Il passe par l'expressionisme, le surréalisme et la bizarrerie parce qu'il n'a pas forcément envie de passer par une représentation du réel qui ne lui permettrait pas de développer son propos comme il l'entend. Il n'a pas passé cinq ans sur ce film, pour qu'on dise de lui qu'il "ne sait pas ce qu'il fait".
Eraserhead est le plus sombre et le plus dérangeant de toutes les œuvres de David Lynch. Le film nous fait voyager dans la conscience d'Henry, qui essaie d’échapper a une forme de réalité qui le terrifie. C'est un mauvais rêve transposé à l'écran qui va réellement vous mettre mal a l’aise ... et donc à ne pas conseiller à tout le monde. Moi même je ne sais pas trop quoi en penser. C'est un film exigeant, pas facile d'accès et difficilement appréciable ... mais très intéressant pour comprendre le travail de David Lynch !
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Re: LES SORTIES CINE
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Disney qui fait des records ... de perte en 2023 sur ses films !
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The Marvels
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Indiana Jones and the Dial of Destiny
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Haunted Mansion
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Re: LES SORTIES CINE
lessthantod a écrit:
Eraserhead est le plus sombre et le plus dérangeant de toutes les œuvres de David Lynch. Le film nous fait voyager dans la conscience d'Henry, qui essaie d’échapper a une forme de réalité qui le terrifie. C'est un mauvais rêve transposé à l'écran qui va réellement vous mettre mal a l’aise ... et donc à ne pas conseiller à tout le monde. Moi même je ne sais pas trop quoi en penser. C'est un film exigeant, pas facile d'accès et difficilement appréciable ... mais très intéressant pour comprendre le travail de David Lynch !
mais y a t-il réellement quelque chose à comprendre ?
Parce que c'est facile de faire ce genre de truc totalement dingue, comme un mauvais rêve, et de parler de génie car on ne comprend pas tout tellement le travail de Lynch est énorme......
_______________________________________________________
Re: LES SORTIES CINE
J'aime beaucoup David Lynch, mais là c'est vraiment un film très éprouvant. Je lui préfère très largement Lost Highway et Mulholland Drive (un chef d'œuvre absolu).
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Re: LES SORTIES CINE
Un peu de jv au ciné, avec Latency :
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Re: LES SORTIES CINE
J'ai vu Comme un Lundi au ciné ...
Comme un lundi (ou Mondays) de Ryo Takebayashi est une vraie bonne comédie qui arrive à délivrer un message profond et touchant. Le concept est très bien trouvé et sur la forme ça transpire la volonté et l’engagement de bien faire les choses. En gros, Le concept c'est mixer The Office avec Un Jour sans Fin ... un concept intrigant, non ? Mais j'avais quand même peur que ça n'aille pas plus loin que ça. Heureusement, Comme un lundi arrive à nous emmener bien au delà de son concept, au delà de sa surface rigolote.
Akemi Yoshikawa (Wan Marui) travaille dans une agence de communication et son travaille phagocyte sa vie privée, au point où elle perd pied. Elle vit littéralement sur place et ne quitte jamais son boulot. Elle va alors se rendre compte que tous les jours de la semaine se ressemblent et que tous les lundis semblent se répéter éternellement, exactement de la même façon. Elle va donc revivre la semaine du 25 octobre en boucle et devra compter sur ses collègue pour essayer de briser la malédiction. Et comme un malheur ne vient jamais seul, son patron Shigeru Nagahisa (Makita Sports) est la copie conforme de Michael Scott dans The Office, c'est à dire d'apparence incompétent et un peu "benêt" ... mais les apparences sont parfois trompeuses, non ?
Sans être un chef-d'œuvre, Comme un Lundi va bien au-delà de la comédie sympathique et amusante. Il y a un vrai propos derrière et un message profond et touchant. Ici on joue sur tous les tableaux de la comédie, y compris le burlesque. Le film arrive à la fois à nous faire rire, à nous toucher et à nous faire réfléchir. Le concept aurait pu s'essouffler sur les un peu plus de 1h20 de film, mais Ryo Takebayashi arrive à transformer une idée de base plutôt rigolote en vrai sujet de réflexion. Il nous montre comment le travail peut nous phagocyter de l'intérieur, au point où toutes les semaines semblent se répéter ad nauseam.
Sur la base d'une idée rigolote (une semaine qui ressemble à une autre), le film nous ramène à la réalité. Les employés de cette agence sont malmenés par la direction, qui leur en demande toujours plus. Ils sont littéralement "enfermés" dans leur boulot et se "tuent" à la tâche, au risque de tout perdre. La grande force du film, c'est de nous projeter dans ce personnage enfermé dans une boucle temporelle et dans ce contexte loufoque. Et on rit d'autant plus, que tout ça, ça nous paraît vraiment crédible.
Comme un Lundi est bien plus qu'une pâle copie d'Un Jour sans Fin. Il développe son propos en nous faisant réfléchir sur le sens de la vie, les regrets et les rêves inavoués. C'est amusant et pour la touche d'émotion, c'est juste la cerise sur le gâteau.
Comme un lundi (ou Mondays) de Ryo Takebayashi est une vraie bonne comédie qui arrive à délivrer un message profond et touchant. Le concept est très bien trouvé et sur la forme ça transpire la volonté et l’engagement de bien faire les choses. En gros, Le concept c'est mixer The Office avec Un Jour sans Fin ... un concept intrigant, non ? Mais j'avais quand même peur que ça n'aille pas plus loin que ça. Heureusement, Comme un lundi arrive à nous emmener bien au delà de son concept, au delà de sa surface rigolote.
Akemi Yoshikawa (Wan Marui) travaille dans une agence de communication et son travaille phagocyte sa vie privée, au point où elle perd pied. Elle vit littéralement sur place et ne quitte jamais son boulot. Elle va alors se rendre compte que tous les jours de la semaine se ressemblent et que tous les lundis semblent se répéter éternellement, exactement de la même façon. Elle va donc revivre la semaine du 25 octobre en boucle et devra compter sur ses collègue pour essayer de briser la malédiction. Et comme un malheur ne vient jamais seul, son patron Shigeru Nagahisa (Makita Sports) est la copie conforme de Michael Scott dans The Office, c'est à dire d'apparence incompétent et un peu "benêt" ... mais les apparences sont parfois trompeuses, non ?
Sans être un chef-d'œuvre, Comme un Lundi va bien au-delà de la comédie sympathique et amusante. Il y a un vrai propos derrière et un message profond et touchant. Ici on joue sur tous les tableaux de la comédie, y compris le burlesque. Le film arrive à la fois à nous faire rire, à nous toucher et à nous faire réfléchir. Le concept aurait pu s'essouffler sur les un peu plus de 1h20 de film, mais Ryo Takebayashi arrive à transformer une idée de base plutôt rigolote en vrai sujet de réflexion. Il nous montre comment le travail peut nous phagocyter de l'intérieur, au point où toutes les semaines semblent se répéter ad nauseam.
Sur la base d'une idée rigolote (une semaine qui ressemble à une autre), le film nous ramène à la réalité. Les employés de cette agence sont malmenés par la direction, qui leur en demande toujours plus. Ils sont littéralement "enfermés" dans leur boulot et se "tuent" à la tâche, au risque de tout perdre. La grande force du film, c'est de nous projeter dans ce personnage enfermé dans une boucle temporelle et dans ce contexte loufoque. Et on rit d'autant plus, que tout ça, ça nous paraît vraiment crédible.
Comme un Lundi est bien plus qu'une pâle copie d'Un Jour sans Fin. Il développe son propos en nous faisant réfléchir sur le sens de la vie, les regrets et les rêves inavoués. C'est amusant et pour la touche d'émotion, c'est juste la cerise sur le gâteau.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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