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JE VIENS DE MATER UN FILM !

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Message par on-off Lun 8 Mai 2023 - 10:29

Je me suis fait la même remarque (mais je ne l'ai pas encore vu) en voyant l'affiche... "ha un nanar d'exorcisme" et ensuite j'ai vu Russel Crowe... ha ça pourrait être sympa à voir finalement.

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Message par drfloyd Lun 8 Mai 2023 - 10:40

Gilles_fx a écrit:Bonsoir, je viens de regarder Tetris sur Apple TV+; c'était de la bombe.


ah bah il est sur Canal+ du coup ! je vais le regarder.... j'ai peur d'une réalité alternative....

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Message par jeff buckley Lun 8 Mai 2023 - 16:42

drfloyd a écrit:
Gilles_fx a écrit:Bonsoir, je viens de regarder Tetris sur Apple TV+; c'était de la bombe.


ah bah il est sur Canal+ du coup ! je vais le regarder.... j'ai peur d'une réalité alternative....


Perso j'ai détesté ce tetris.
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Message par dami1 Mar 9 Mai 2023 - 8:37

JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 14 5780701

J'ai vu SCREAM VI ces dernières heures et...c'est tiède.
Les premières minutes envoient du lourd et puis, que dalle !
Ou presque.
C'est bien filmé, et certaines séquences sont efficaces (le métro...) mais les motivations deviennent abracadabrantesque et on a, la méchante impression d'avoir fait le tour.
Le plus effrayant restant le botox de Courtney Cox.
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Message par lessthantod Ven 12 Mai 2023 - 11:00

Je viens de mater Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 14 Blade_runner_2049

Dans tous ses écrits, les questionnements philosophiques sont la marque de fabrique de Philip K Dick. "Qu’est-ce qu’un être humain?" et "Qu'est-ce que la réalité?", c'est par ces deux questions là, mais surtout la première, qu'il faut aborder Blade Runner et sa suite Blade Runner 2049. Ce qui est sûr, c'est que pour Philip K Dick les choses ne sont pas ce qu’elles paraissent. Nos sens nous fourvoient et notre cerveau surinterprète.

Le sujet qui est au centre de tout dans Blade Runner 2049, c'est le sujet de la création de la vie et de ce qui différencie les humains des réplicants. La frontière qui les sépare est remise en cause par l'idée que deux androïdes puissent procréer et donner naissance à un autre androïde. Si les androïdes peuvent procréer entre eux, peut-on encore parler de "machines" ? Qu'est ce qui différencie un humain d'un androïde, si tous deux peuvent procréer ? Au delà de ces questions, la saga Blade Runner laisse libre cours à l'interprétation. Et surtout, l'esthétique très soignée des deux films donne un second degré aux scènes fortement contemplatives. Ainsi, le personnage de Wallace aveugle (Jared Leto) représente clairement une divinité (il vit dans une sorte de temple et nomme ses androïdes des anges) et porte un regard intéressant sur l'humanité.

D'ailleurs, il y a un fort symbolisme des yeux dans Blade Runner. Le film commence par un gros plan sur un œil qui représente l'âme. Et l'âme, c'est ce qui différencie les humains (qui en ont une) des androïdes (qui n'en ont pas). Le fameux test du Voight-Kampff (inspiré du test de Turing) pour savoir si on est face à un répliquant ou à un humain, consiste à observer l’œil de la personne, les yeux rouges étant le signe distinctif des réplicants. Wallace est aveugle, ce qui signifie qu'il a perdu son âme et qu'il ne "voit" le monde qu'a travers les machines (des drones oculaires). C'est d'ailleurs assez ironique que Wallace soit aveugle, alors que Tyrell est mort en se faisant crever les yeux dans le premier film. Et quand Deckard (Harrison Ford) dit "Elle avait les yeux verts" en voyant le réplicant de Rachel, c'est pour signifier que malgré toute la technologie que possède Wallace, il est incapable de reproduire l’âme (c'est à dire les yeux). Et pour finir, l’hologramme de Joi (Ana de Armas) sur l’immense panneau publicitaire à les yeux noirs, signifiant qu'on peut lui attribuer la personnalité (ou l'âme) que l'on veut.

A savoir que le scénario de Blade Runner 2049 repose sur le fait que Deckard soit bien un réplicant. La scène de la licorne à été tourné durant le tournage du premier Blade Runner, c'était donc prévu depuis longtemps et Ridley Scott ne l'a pas rajouté par hasard dans sa director's cut. Ce n'est pas un simple caprice du réalisateur, pour faire son George Lucas. C'est juste que l'hypothèse que Deckard soit un répliquant, était tout simplement pensé dés le départ, dés la mise en production du premier film.

Dans Blade Runner 2049, une des scènes les plus touchantes et marquantes pour moi, c'est le moment où K (Ryan Gosling) est perdu après avoir compris que "l'enfant élu" ce n'était pas lui. Il marche seul dans la ville et se retrouve face au produit publicitaire "l'hologramme de Joi" qui vante les mérite de sa femme. Elle s'adresse à lui, telle une inconnue et l'appelle même Joe. A ce moment là, je pense que le personnage est vraiment mort intérieurement. Il se rend compte que ce qu'il avait potentiellement perçu comme un véritable amour, sincère et unique, n'était peut-être qu'une chose formatée, un code informatique pour faire croire à l'amour. Elle aurait pu l'appeler Brad, Tom, Mike ... mais voilà, elle l'a appelé Joe, comme tous ses clones. Ce qu'il a vécu avec elle, ce n'était que du fake, comme ses souvenirs et sa vie. il en vient même à redevenir pleinement ce qu'il était au départ, un réplicant qui exécute sa mission sans poser de question, étant donné que c'est uniquement ce qu'il est ... un réplicant. La femme leader de la rébellion et l'hologramme de Joi brisent son rêve d'accession à l'humanité. Et c'est paradoxalement en se mettant en danger pour sauver Deckard, jusqu'à même se sacrifier, qu'il se montre alors plus humain qu'il ne l'a jamais été.

Mais Blade Runner 2049 ne serait-il pas un souvenir fabriqué pour nous, simple spectateur du film ? L'hypothèse est intéressante, tout le film serait alors une mise en abîme nous faisant croire que ce monde fabriqué est réel. En ce sens, toute l'histoire, englobant Blade Runner et sa suite, ne serait qu'un rêve élaboré par cette jeune fille retranchée du monde, dans sa bulle (et qui ne révèlera sa véritable identité que sur la toute fin). Ainsi, le monde de Deckard et de K n'est pas réel et c'est elle, la véritable créatrice de ce monde. On est en quelque sorte dans un film dans le film.

K est un personnage en quête d'identité, qui est ramené à sa simple identité de réplicant. Contrairement à ce qu'aime lui faire croire Joi, en lui répétant qu'il est spécial, il n'est rien de plus qu'une "machine". L'hologramme de Joi apparait tout au long du film sur des panneaux publicitaires, cherchant toujours à flatter notre égo en n'hésitant pas à toucher à notre intime et nous faisant croire que nous sommes spéciaux ... alors que nous faisons face à une simple publicité. D'ailleurs, la femme leader du groupuscule n'hésite pas à lui rappeler son simple statut de réplicant, quand elle lui dit en parlant de l'enfant élu "Nous aimerions tous l'être". Oui nous aimerions tous être "spécial", unique et avoir une réelle emprise sur sa vie.

Enfin, je pense que la solitude et la quête de sens sont des expériences fondamentalement humaines. Je pense même que ce sont les sujets de réflexions les plus importants, après la peur de de la mort, thème exploré dans le premier Blade Runner. Joe/K meurt dans sa quête de rébellion contre le système. Il meurt pour avoir été coupable d'une seule chose, d'avoir été humain. Un parallèle très intéressant peut être fait avec Le Procès d'Orson Welles (et de Franz Kafka), où le personnage principal Joseph K. (Joe étant curieusement le diminutif de Joseph) est condamné à mort, jugé coupable lui aussi d'avoir été trop humain.

C'est pourquoi je trouve excellent que ces thématiques aient été aussi ainsi bien traitées par Denis Villeneuve. Y avait-il vraiment un intérêt à faire une suite de Blade Runner? Oui c'est suite a du sens et c'est une belle suite aux propos de Ridley Scott.
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Message par dami1 Sam 13 Mai 2023 - 21:01

JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 14 0755697

Evil Dead Rise, c'est un peu la fête à la maison.
Une mère de famille est possédée après son film est découvert le fameux livre des morts. Le début d'un joyeux bordel comme le veut la série des Evil Dead...
Violent, gore, délirant et malsain, ce nouvel opus fait le job et distille quelques clins d'oeil ici et là. Toutefois, mieux vaut avoir apprécié le remake de 2013, dont ce film se veut la continuité.
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Mor4nk vous retire 1 suppo

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Message par lessthantod Lun 15 Mai 2023 - 17:56

J'ai rematé Looper ...

JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 14 Looper

Alors, par quoi commencer ? Commençons tout simplement par le début, cette histoire de mafia du vingt-et-unième siècle qui en 2074 ne peuvent même pas se débarrasser de ses cadavres sans les envoyer dans le passé, c'est sacrément alambiqué, voire même carrément risible comme postulat de départ.

Moi en tout cas je n'y ai pas cru une seule seconde, pas plus que le changement radical de la personnalisé de Joseph Gordon-Levitt (Joe jeune), gangster sans morale, sans amis et junkie qui trente ans plus tard deviendra Bruce Willis (Joe âgé), un époux aimant après un seul regard posé sur sa bien aimée. Et mettre un gros nez à Joseph pour le faire ressembler à Bruce, ce n'est pas suffisant pour nous faire croire que c'est le même personnage jeune puis âgé.

Je ne parlerais même pas des innombrables incohérences et autres paradoxes temporels du scénario, des effets spéciaux ratés qui traduisent un manque criant de moyens et de la BO totalement oubliable (tellement oubliable que je l'ai déjà oubliée). Et pour revenir sur les effets spéciaux et la vision/imagerie globale du film, ça fait mal quand on passe après Blade Runner 2049 ... la comparaison est tellement cruelle pour Looper.

Bref, Looper c'est du popcorn-movie, certes sympathique et divertissant, mais franchement pas grandiose. Alors certes, ce n'est pas totalement mauvais, mais pas très bon non plus ... c'est un gros mouais, quoi !
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Message par drfloyd Mar 16 Mai 2023 - 7:21

scénario risible

impossible de se mettre en tete que les 2 acteurs sont le meme perso

et puis comme dans 99% des films de voyages temporels, le "syndrome de Terminator" : des tas d'incohérences... et paradoxes impossibles... zappés

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Message par rhod-atari Mar 16 Mai 2023 - 14:50

Vu AIR de & avec Ben Affleck et Matt Damon

Sonny Vaccaro, le directeur du marketing sportif (basket) de chez Nike poursuit sans relâche Michael Jordan pour conclure un partenariat historique, avec son acolyte, Phil Knight, milliardaire (pas encore je pense à cette époque) et cofondateur de Nike.


Film sans prétention, le générique est génial pour nous, pleins d'extraits des 80s,
des micros, terminaux, de l'apple II dans le film



J'ai bien aimé personnellement. le genre de film que tu aimes revoir de temps en temps


https://www.youtube.com/watch?v=jRZk-_4RQjQ
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Message par lessthantod Mer 24 Mai 2023 - 9:03

Je viens de mater Une Vie Cachée de Terrence Malick ...
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Je suis tellement content de retrouver un Malick de cette ampleur là ! Après un passage expérimental qui ma laissé de marbre, en gros depuis The Tree of Life, Terrence Malick rassure son monde et nous rappelle que c'est un immense cinéaste. Les plans somptueux, la mise en scène, les questionnements intérieurs, tout y est ou presque. C'est du très grand cinéma et qui plus est, un film qui a le mérite d'éclaircir les obsessions tenaces de son auteur.

La vie cachée peut se résumer en une ligne de dialogue : "Better to suffer injustice than to do it". C'est le courage d’un paysan autrichien porté par sa foi, qui défie les nazis. C'est l'apologie de l'insoumission. C'est l'odeur de la terre, des moissons, des montagnes. C'est l'odeur de l'amour vrai, du bonheur d'avoir trouver l'être cher. C'est l'odeur d'une vie simple, interrompue par les décisions d'un pouvoir aveuglé de certitudes et d'ambitions déraisonnées.

Attention, Une vie cachée est un film qui peut vous hanter longtemps après son visionnage. C’est la quintessence du cinéma de Terrence Malick, rejoignant les rangs de La Moisson du ciel (1978), La Ligne Rouge (1998) et Le Nouveau Monde (2005). Si vous voulez ouvrir votre esprit et avoir un cœur ouvert, prêts pour une expérience sensorielle, vous devez expérimenter le cinéma de Terrence Malick. C’est un vrai bol d’air frais, avec par moments cette impression que tout est improvisé et avec cette dimension de véracité si caractéristique de son cinéma naturaliste et vivant.

Terrence Malick semble jouer avec la lumière, les couleurs et les formes, dans toutes ses nuances, ses revers ou paradoxes. Son cinéma interroge, intrigue, voire même fascine (me concernant en tout cas). Alors certes, les magnifiques paysages autrichiens aident bien, avec ses montagnes vertigineuses, la très belle BO de James Newton Howard, deux acteurs transcendés par leurs rôles, la poésie des sentiments ... tout ça, c’est magnifique. Sans oublier l'intelligence du montage avec les images d’archive de la seconde guerre mondiale, impressionnantes et hautement symboliques, qui sont intégrées de manière très intelligente dans le métrage.

Je dois tout de même vous avertir, le rythme du film est doux et lent, parfois un peu trop lent. C'est un très beau film, mais il souffre tout de même de quelques longueurs, notamment dans sa seconde partie (les scènes d'enfermement et de sévices). Encore que, le rythme lent participe à la musicalité "poétique" du film et rend harmonieux l’ensemble du métrage. Et puis, le fait de faire côtoyer la langue allemande et l’anglais peut interroger. Mais après tout, la langue allemande semble également être là pour installer une ambiance, comme un paysage sonore en arrière plan. Toujours négativement, je peux aussi comprendre certaines critiques qui lui reprochent son côté trop "auteurisant". Son cinéma témoigne d'un enthousiasme et d'une exaltation qui (parfois) peuvent paraitre excessifs, mais après tout on peut tout aussi bien se laisser porter par l'ensemble et rejoindre cette idée de voyage.

Mais pour moi, La Vie cachée n'est pas un film "auteurisant", c'est un film exigeant. C'est du vrai cinéma (cadrage, plan, lumière ...) qui va vous mettre une véritable claque sensorielle ... et des claques sensorielles comme celle-là, moi j'en redemande. La vie cachée c'est le film tant attendu qui me réconcilie avec le cinéma de Terrence Malick. Je pense le revoir, parce que la première demi-heure m'a littéralement renversé, même si par la suite je l'ai trouvé un peu trop long.
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Message par lessthantod Ven 26 Mai 2023 - 0:02

Je viens de mater In a Lonely place de Nicholas Ray ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 14 LP1

Sorti la même année (1950) que All About Eve de Joseph L. Mankiewicz et Boulevard du crépuscule de Billy Wilder, In a Lonely place de Nicholas Ray et avec Humprey Bogart a dû faire face à une rude concurrence. Sans égaler ces deux chef-d'œuvre absolus du film noir des années 50, le film de Nicholas Ray ne s'en sort pas si mal. Certes, les résultats au box-office ont été décevants et la société de production de Bogey, Santana, a "semble-t-il" perdu beaucoup d'argent dans cette histoire. Mais en même temps, difficile d'imaginer qu'un film noir aussi troublant et avec une fin aussi pessimiste, puisse rapporter beaucoup d’argent.

In a Lonely place (aka Le Violent en français) peut se résumer en une ligne de dialogue : “I was born when you kissed me. I died when you left me. I lived a few weeks while you loved me”. Humprey Bogart est Dixon Steele, un scénariste erratique et "brut de décoffrage", traits de caractère qu'il connait si bien. On reconnait tout de suite son style de jeu si codifié (visage marqué et rictus de dérision perpétuelle), qui en fait l'un des antihéros les plus célèbres de toute l’histoire du cinéma. Cependant, ici Bogey s'aventure vraiment très loin dans son jeu, ce qui peut l'amener à devenir violent à ses dépens. Ceci est mieux illustrée lorsque, suite à un accident de voiture à une intersection, le ton monte entre les deux hommes et dans un accès de rage Bogey fracasse la tête de l'autre conducteur avec une pierre. C’est peut-être la goutte d’eau qui fait déborder le vase et qui va mettre à mal la romance entre Dixon Steele et Laurel Gray (Gloria Grahame), une actrice débutante qui s’insinue dans sa vie pour servir d'alibi dans le meurtre d’une jeune femme dont Bogey est accusé.

Aussi bon soit-il, Bogey reste dans l'ombre de sa partenaire Gloria Graham. Sa lèvre supérieure tombante et son visage boudiné ne correspondent pas vraiment au moule hollywoodien de l'époque. D'ailleurs, sa carrière n'a jamais vraiment décollé dans les années 50 ou tout du moins, moi je ne la connaissais pas. Cependant, ici elle est presque parfaite dans le rôle de la starlette blasée, ayant un passé douteux et avec juste un soupçon de sex-appeal qui en fait la parfaite femme fatale. On l'imagine tout de suite capable de tuer symboliquement un homme, le faire souffrir, le pousser à la dépression, voire même au suicide et le déposséder de ses biens. Mais en réalité, Laurel Gray est bien plus vulnérable qu'elle ne le laisse paraitre. Elle entraîne l’avide Dixon Steel dans une relation torride (relation seulement suggérée à l'écran), mais au fur et à mesure son personnage s’effiloche. Regardez sa réaction désespérée devant Dixon Steele après l’agression de l’automobiliste, ou sa panique à peine contrôlée à la fin du film. C’est une performance remarquable de la part de Gloria Graham et pas étonnant qu’elle soit une favorite du film noir.

Le scénario contient beaucoup de mystères, mais c’est surtout la vision du réalisateur Nicholas Ray qui rend le film si intriguant. Poète de l’aliénation d’après-guerre, il est le parfait superviseur de ces effets pour mettre en scène l’éloignement et l’isolement des humain. Aucun autre réalisateur, si ce n'est peut-être Elia Kazan ou Billy Wilder, ne pouvait exploiter aussi bien les acteurs de seconds rôles. Remarquez à quel point chacun des acteurs secondaires est parfaitement dessiné, de l’ivrogne shakespearienne, à la femme de chambre blasée, en passant par le manager de star las de tout ça. Seuls les flics, dans des rôles de faire-valoir, semblent disparaître en arrière plan. Quant à la BO de George Antheil, un compositeur que je connais très mal, elle est simple mais savamment conçues, donnant le ton émotionnel juste. Mon seul reproche, c'est que la musique est trop présente, dans absolument toutes les scènes du film, ne permettant aucun silence.

Le film laisse tout le temps planer le doute sur la culpabilité ou l’innocence de Dixon Steele. Il aime brouiller les pistes, comme avec sa reconstitution du meurtre qui est si minutieuse et si convaincante, ou avec sa tentative de feindre la culpabilité chaque fois que son ami Lippman (Art Smith) rentre en scène. Ce sont les plaisanteries entre les deux hommes qui apportent un peu de légèreté (une idée bienvenue), rapprochant le film de la comédie noire. Ce fut difficile pour moi de m’attacher au personnage de Laurel Gray. Il y avait toujours un vernis de prudence et de méfiance à son sujet, rendu plus inquiétant par la révélation qu’elle était en fuite d’un ancien petit ami. À son tour, son propre système d’avertissement interne est passé à la vitesse supérieure au fur et à mesure que le film avançait, se méfiant de plus en plus du tempérament erratique de Dixon Steele et de son intrusion croissante dans sa vie.

Venant d’une époque (les années 50) où la censure sévit à la moindre évocation de sexe, Dixon et Laurel restent des amants distants, condamnés par leurs démons intérieurs, pour lesquels il ne semble pas y avoir de remède. C'est avec le temps, que le film est devenu le classique du film noir qu’il est aujourd'hui. Cette représentation troublante de l’incapacité d’un homme à contenir ses rages de violence, continue de résonner au-delà des mœurs (autres temps, autres mœurs).
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Message par drfloyd Ven 26 Mai 2023 - 7:46

lessthantod a écrit:Je viens de mater Une Vie Cachée de Terrence Malick ...
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Je suis tellement content de retrouver un Malick de cette ampleur là ! Après un passage expérimental qui ma laissé de marbre, en gros depuis The Tree of Life, Terrence Malick rassure son monde et nous rappelle que c'est un immense cinéaste. Les plans somptueux, la mise en scène, les questionnements intérieurs, tout y est ou presque. C'est du très grand cinéma et qui plus est, un film qui a le mérite d'éclaircir les obsessions tenaces de son auteur.

La vie cachée peut se résumer en une ligne de dialogue : "Better to suffer injustice than to do it". C'est le courage d’un paysan autrichien porté par sa foi, qui défie les nazis. C'est l'apologie de l'insoumission. C'est l'odeur de la terre, des moissons, des montagnes. C'est l'odeur de l'amour vrai, du bonheur d'avoir trouver l'être cher. C'est l'odeur d'une vie simple, interrompue par les décisions d'un pouvoir aveuglé de certitudes et d'ambitions déraisonnées.

Attention, Une vie cachée est un film qui peut vous hanter longtemps après son visionnage. C’est la quintessence du cinéma de Terrence Malick, rejoignant les rangs de La Moisson du ciel (1978), La Ligne Rouge (1998) et Le Nouveau Monde (2005). Si vous voulez ouvrir votre esprit et avoir un cœur ouvert, prêts pour une expérience sensorielle, vous devez expérimenter le cinéma de Terrence Malick. C’est un vrai bol d’air frais, avec par moments cette impression que tout est improvisé et avec cette dimension de véracité si caractéristique de son cinéma naturaliste et vivant.

Terrence Malick semble jouer avec la lumière, les couleurs et les formes, dans toutes ses nuances, ses revers ou paradoxes. Son cinéma interroge, intrigue, voire même fascine (me concernant en tout cas). Alors certes, les magnifiques paysages autrichiens aident bien, avec ses montagnes vertigineuses, la très belle BO de James Newton Howard, deux acteurs transcendés par leurs rôles, la poésie des sentiments ... tout ça, c’est magnifique. Sans oublier l'intelligence du montage avec les images d’archive de la seconde guerre mondiale, impressionnantes et hautement symboliques, qui sont intégrées de manière très intelligente dans le métrage.

Je dois tout de même vous avertir, le rythme du film est doux et lent, parfois un peu trop lent. C'est un très beau film, mais il souffre tout de même de quelques longueurs, notamment dans sa seconde partie (les scènes d'enfermement et de sévices). Encore que, le rythme lent participe à la musicalité "poétique" du film et rend harmonieux l’ensemble du métrage. Et puis, le fait de faire côtoyer la langue allemande et l’anglais peut interroger. Mais après tout, la langue allemande semble également être là pour installer une ambiance, comme un paysage sonore en arrière plan. Toujours négativement, je peux aussi comprendre certaines critiques qui lui reprochent son côté trop "auteurisant". Son cinéma témoigne d'un enthousiasme et d'une exaltation qui (parfois) peuvent paraitre excessifs, mais après tout on peut tout aussi bien se laisser porter par l'ensemble et rejoindre cette idée de voyage.

Mais pour moi, La Vie cachée n'est pas un film "auteurisant", c'est un film exigeant. C'est du vrai cinéma (cadrage, plan, lumière ...) qui va vous mettre une véritable claque sensorielle ... et des claques sensorielles comme celle-là, moi j'en redemande. La vie cachée c'est le film tant attendu qui me réconcilie avec le cinéma de Terrence Malick. Je pense le revoir, parce que la première demi-heure m'a littéralement renversé, même si par la suite je l'ai trouvé un peu trop long.


tu m'a donné envie de le voir !!!! Depuis the Tree of Life j'ai zappé tout ce qu'il a fait.

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Message par lessthantod Ven 26 Mai 2023 - 9:05

Bah pareil, j'avais tout zappé depuis The Tree of Life, mais celui-là c'est son grand retour en forme.
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Message par dami1 Sam 27 Mai 2023 - 10:05

lessthantod a écrit:Je viens de mater Une Vie Cachée de Terrence Malick ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 14 Une_vie_cachee

Je suis tellement content de retrouver un Malick de cette ampleur là ! Après un passage expérimental qui ma laissé de marbre, en gros depuis The Tree of Life, Terrence Malick rassure son monde et nous rappelle que c'est un immense cinéaste. Les plans somptueux, la mise en scène, les questionnements intérieurs, tout y est ou presque. C'est du très grand cinéma et qui plus est, un film qui a le mérite d'éclaircir les obsessions tenaces de son auteur.

La vie cachée peut se résumer en une ligne de dialogue : "Better to suffer injustice than to do it". C'est le courage d’un paysan autrichien porté par sa foi, qui défie les nazis. C'est l'apologie de l'insoumission. C'est l'odeur de la terre, des moissons, des montagnes. C'est l'odeur de l'amour vrai, du bonheur d'avoir trouver l'être cher. C'est l'odeur d'une vie simple, interrompue par les décisions d'un pouvoir aveuglé de certitudes et d'ambitions déraisonnées.

Attention, Une vie cachée est un film qui peut vous hanter longtemps après son visionnage. C’est la quintessence du cinéma de Terrence Malick, rejoignant les rangs de La Moisson du ciel (1978), La Ligne Rouge (1998) et Le Nouveau Monde (2005). Si vous voulez ouvrir votre esprit et avoir un cœur ouvert, prêts pour une expérience sensorielle, vous devez expérimenter le cinéma de Terrence Malick. C’est un vrai bol d’air frais, avec par moments cette impression que tout est improvisé et avec cette dimension de véracité si caractéristique de son cinéma naturaliste et vivant.

Terrence Malick semble jouer avec la lumière, les couleurs et les formes, dans toutes ses nuances, ses revers ou paradoxes. Son cinéma interroge, intrigue, voire même fascine (me concernant en tout cas). Alors certes, les magnifiques paysages autrichiens aident bien, avec ses montagnes vertigineuses, la très belle BO de James Newton Howard, deux acteurs transcendés par leurs rôles, la poésie des sentiments ... tout ça, c’est magnifique. Sans oublier l'intelligence du montage avec les images d’archive de la seconde guerre mondiale, impressionnantes et hautement symboliques, qui sont intégrées de manière très intelligente dans le métrage.

Je dois tout de même vous avertir, le rythme du film est doux et lent, parfois un peu trop lent. C'est un très beau film, mais il souffre tout de même de quelques longueurs, notamment dans sa seconde partie (les scènes d'enfermement et de sévices). Encore que, le rythme lent participe à la musicalité "poétique" du film et rend harmonieux l’ensemble du métrage. Et puis, le fait de faire côtoyer la langue allemande et l’anglais peut interroger. Mais après tout, la langue allemande semble également être là pour installer une ambiance, comme un paysage sonore en arrière plan. Toujours négativement, je peux aussi comprendre certaines critiques qui lui reprochent son côté trop "auteurisant". Son cinéma témoigne d'un enthousiasme et d'une exaltation qui (parfois) peuvent paraitre excessifs, mais après tout on peut tout aussi bien se laisser porter par l'ensemble et rejoindre cette idée de voyage.

Mais pour moi, La Vie cachée n'est pas un film "auteurisant", c'est un film exigeant. C'est du vrai cinéma (cadrage, plan, lumière ...) qui va vous mettre une véritable claque sensorielle ... et des claques sensorielles comme celle-là, moi j'en redemande. La vie cachée c'est le film tant attendu qui me réconcilie avec le cinéma de Terrence Malick. Je pense le revoir, parce que la première demi-heure m'a littéralement renversé, même si par la suite je l'ai trouvé un peu trop long.

Le film est exigeant en effet, d'autant qu'à son rythme lent et contemplatif, s'ajoute une durée élancée de près de trois heures.
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Message par lessthantod Sam 27 Mai 2023 - 12:02

Oui, c'est son plus grand défaut, il est un poil trop long, surtout dans sa seconde partie qui aurait pu être raccourcis de 30 minutes.
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Message par lessthantod Sam 27 Mai 2023 - 13:21

J'ai rematé Match Point de Woody Allen ...

JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 14 Match_point

"Fort bien, mais a-t-il de la chance ?" C’est sans conteste parce qu’il en était doté, que Napoléon a élevé la chance au rang de compétence dans les processus de recrutement de ses officiers. C’est sans doute pourquoi il demandait à ses généraux, avant de les promouvoir, s’ils avaient de la chance ? Match Point explore le même concept.

"I don't care if he's great. I just hope that he's lucky" Cette ligne de dialogue résume parfaitement l'esprit de ce film. Il (ou elle) est né(e) sous une bonne étoile, est sans doute une expression que tout à chacun aura entendu. Si elle fait référence à l’individu à qui tout semble réussir, souvent protégé des aléas de la vie, ne nous fions pas aux apparences. En effet, ce chanceux a développé, consciemment ou inconsciemment, une véritable intelligence de situation que l’on retrouvera chez Chris Wilton (Jonathan Rhys-Meyers) dans Match Point.

Match Point aurait très bien pu être réalisé dans les années 50/60, quand le film noir était à son apogée ! Woody Allen, l’un de mes réalisateurs préférés, rend le plus bel des hommages au genre. Et si son nom n’apparaissait pas dans le générique d’ouverture, vous ne sauriez pas que c'est lui qui l’a réalisé. Prenant une pause dans ses tournages à NY, la ville qu’il aime le plus, pour tourner à Londres, supprimant toute trace de ses troubles névrotiques bien connus et supprimant même la référence à son propre personnage dans la performance de Jonathan Rhys-Meyers, Match Point devient un film très européen. De plus, le film commence de manière trompeuse, comme une étude de personnage avec des tons comiques et des mouvements toujours si subtils vers le côté sombre de l’amour.

Un quadrilatère amoureux, le plus ancien dispositif d’intrigue amoureuse, s'installe rapidement. Chris Wilton (Rhys-Meyers), un joueur de tennis à la retraite, devient instructeur de Tom Hewett (Matthew Goode). Les deux hommes trouvent qu’ils ont de nombreux intérêts communs, tels que l’amour de l’opéra et des œuvres de Dostoïevski. Ils ont un autre intérêt communs, mais patience ... j’y arrive. Tom invite Chris pour une soirée à l’opéra et le présente à sa famille et à sa sœur Chloé (Emily Mortimer), qui tombe amoureuse de lui et qui plus tard lui offre la sécurité familiale sous toutes ses formes.

Sentant une opportunité de gravir les échelons sociaux, il commence une relation amoureuse avec elle juste au moment où il rencontre Nola Rice (Scarlett Johansson), une actrice américaine débutante, avec qui il flirte ouvertement jusqu’à ce qu’il réalise qu’elle est la petite amie de Tom. Une liaison clandestine entre Chris et Nola commence. Elle lui déconseille car cela ruinerait ses chances à lui de réussir et puis pour elle, car elle est fiancée à Tom, mais le désir est plus fort et la relation va plus loin. Cependant, Nola sort de quadrilatère amoureux, Tom épousant finalement une autre femme et Chris épousant Chloé. Les choses se compliquer lorsque Chris retrouve Nola.

Match Point contient tous les codes du film noir. Le film commence sur un rythme détendu, puis prend une forme sinistre dans sa deuxième moitié. Woody Allen détourne l'attention du spectateur, pour mieux le saisir. Il évite tout mélodrame romantique et montre ce qu'il se passe réellement dans un couple pris au piège d’une liaison extra-conjugale. L'éblouissement initial et la passion consommée, se transforment peu à peu en routine puis en déclin douloureux. Nola initialement habillée en blanc (visible dans l'affiche du film) semble être en contrôle total, jusqu’à ce que Woody Allen le lui retire habilement. Tout s’effondre lentement autour d'elle, vêtue de couleurs de plus en plus sombres. Chris la convoite tellement au début, que ça en devient une obsession. La question pour lui, c'est de savoir s’il peut choisir l'amour plutôt que le statut social et c'est ça le dilemme de Match Point. C'est aussi de savoir si la balle de tennis tombe du bon côté du filet ou non.

Il y a des moments où vous vous demandez si Woody Allen est passé en mode pilote automatique ou s'il s'est engagé dans un point de non-retour. Woody Allen a toujours mis ses fans à l’épreuve (et même ses fans les plus hardcores comme moi) avec des films plus ou moins dispensables succédant à des petits bijoux d'inventivité. Avec Match Point, qui entretient un lien fort avec Crimes et Délits, il prouve que son génie est toujours là. En effaçant toutes les références à son style comiques excentrique, il conquiert un nouveau public prêt à accepter son style si particulier. Match Point est un excellent film, l'un des tout meilleurs de Woody Allen, peut-être pas LE meilleur (Annie Hall et Manhattan sont indétrônables), mais on s'en rapproche sacrément. C’est dire à quel point j'aime ce film.
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Message par dami1 Dim 28 Mai 2023 - 10:18

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Incroyable ! L'adaptation de Jean-Jacques Annaud a, déjà, 32 ans !
En le (re)voyant hier après plusieurs décennies, je me suis rendu compte à quel point le film n'avait guère vieillit. La beauté visuelle retranscrit parfaitement l'indochine française à laquelle s'ajoute la beauté de son interprète principale, Jane March, dont la carrière fut, finalement, plutôt quelconque.
Malgré tout, le metteur en scène, peine avec son rythme et ses protagonistes secondaires à qui, il n'accorde guère d'épaisseur pour donner corps à une histoire plus alambiquée. Il n'en reste pas moins un film que le temps n'affecte pas et qui conserve une sensualité assez rare dans le cinéma occidentale.
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Message par lessthantod Mar 30 Mai 2023 - 11:09

J'ai maté Le cours de la vie avec Agnès Jaoui ...

JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 14 Le_cours_de_la_vie

Le Cours de la vie, c'est en quelque sorte un film documentaire qui explique comment écrire un scénario. C'est une réflexion sur l'écriture d'un scénario, ou comment écrire une histoire à base de "Imaginons que ...", "Et si ... ?". Près de la moitié du film est occupée par la masterclass sur le scénario donnée par Noémie, le personnage interprété par Agnès Jaoui. Le choix d'Agnès Jaoui était une évidence, car elle-même est comédienne, réalisatrice, mais aussi et surtout scénariste. C'est donc une sorte de mise en abyme pour Agnès Jaoui. Et puis derrière Agnès Jaoui, on sent aussi la présence de Jean-Pierre Bacri, mort il y a deux ans, qui hante le film de bout en bout.

Agnès Jaoui donne une leçon de cinéma et de vie dans Le Cours de la Vie et si j'ai beaucoup apprécié la leçon de cinéma, j'ai nettement moins apprécié la leçon de vie. En effet, le film ne se contente pas de donner une leçon de cinéma, il raconte aussi une histoire d'amour entre Noémie et Vincent (Jonathan Zaccaï), le directeur de l’école de cinéma, une histoire d’amour qui ne réussi pas m'émouvoir, ou tout du moins pas totalement, malgré deux très bons acteurs. Tout ça, ça ressemble quand même à du remplissage, parce qu'on ne fait pas un film de deux heures qui se contente de raconter une masterclass.

C'est la leçon de cinéma qui capte notre attention et tout ce qu'il y a autour est malheureusement totalement raté, le jeu (ainsi que les dialogues) des étudiants en cinéma qui sonnent faux, ainsi que la lourdeur des messages véhiculés (le deuil, la psychanalyse, le féminisme, la lutte LGBT, les plans à trois ... ). Mais le pire du pire, pour un film qui veut nous donner envie d'écrire des scénario et de faire du cinéma, c'est de proposer des personnages réduits à de parfaits stéréotypes, à de banales histoires de jalousies, de couples, voire de triolisme, qui restent plates, qui ne s’incarnent jamais. Heureusement que le jeu d'Agnès Jaoui apporte un peu d’autodérision dans tout ça (mais pas assez à mon goût). Dans le rôle de la prof de cinéma, elle se révèle être passionnante et inspirante, comme seuls les enseignants peuvent l’être dans le monde idéalisé du cinéma.

Le film vaut surtout pour toutes ses références adressées aux cinéphiles, de Paul Schrader qui écrit le scénario de Taxi Driver parce que sa copine l’a quitté, à John Ford et cette fameuse réplique dans L'Homme qui tua Liberty Valance "When the legend becomes fact, print the legend". Et puis le film s’appuie aussi sur un beau duo d’acteurs très complices. Ou devrais-dire, un beau trio d'acteurs, d’où émerge Géraldine Nakache qui interprète la belle-sœur de Vincent. Elle apporte beaucoup de fraicheur au film à chaque fois que son personnage apparait à l'écran. C'est aussi en quelque sorte le double du spectateur, car comme nous elle est en position de spectatrice du duo Noémie-Vincent.

Au final que penser du film ? Malgré toute l'amour que j'ai pour Agnès Jaoui, c'est un gros mouais ... Le début est prometteur, la masterclass est intéressante, les deux acteurs têtes d'affiche sont très bons, mais la mise en scène est sans relief et tous les personnages secondaires (les étudiants et le restaurateur) sont de parfaits clichés. Bref, sans être totalement raté, il y a trop de choses qui sonnent faux dans ce film. Agnès Jaoui méritait tellement mieux.
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Message par lessthantod Hier à 13:22

J'ai rematé Contact de Robert Zemeckis ...

JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 14 Contact

Jodie Foster a remporté deux Oscars de la meilleure actrice dans sa carrière, un premier pour Les Accusés de Jonathan Kaplan (1989) et un second pour Le Silence des agneaux de Jonathan Demme (1991). Et pourtant, je pense que sa meilleure performance, elle le doit à Contact de Robert Zemeckis, un film qui n'a reçu qu'une seule nomination aux Oscars pour le meilleur son (et une nomination amplement méritée).

“The universe is a pretty big place. If it's just us, seems like an awful waste of space.” Sommes-nous seuls dans ce vaste univers et comment le découvrir ? En tant que femme scientifique, chose qu’elle a voulu être toute sa vie, Ellie Arroway (Jodie Foster) est déterminée à obtenir des réponses. C'est pourquoi elle construit le plus grand des radiotélescopes, afin de capter les ondes radioélectriques émises par les astres. Elle espère que quelqu’un dans ce vaste univers apportera une réponse à son questionnement intérieur ... et elle obtiendra une réponse. Elle reçoit les plans pour construire une machine à voyage spatio-temporel, le genre de voyage en distorsion que le Capitaine James T. Kirk aurait souhaité expérimenter. Mais voilà, ça tourne horriblement mal la première fois (elle aura droit à un second essai).

Ce que j’aime dans Contact, c’est qu'il nous offre un vaste panel des réactions humaines face à la possibilité d'une vie ailleurs. On a le multimilliardaire (John Hurt) qui veut défier la mort, le géopoliticien (James Woods) qui veut gravir les échelons du pouvoir, l'homme de foi sincèrement religieux (Matthew McConaughey) qui veut voir comment Dieu s’inscrit dans le schéma des choses ... et aussi le terroriste religieux (Jake Busey) qui craint que la montagne de dogmes sur laquelle il a basé sa vie ne s'écroule. Il convient également de mentionner David Morse qui joue le père d'Ellie, d’abord dans des scènes avec Ellie jeune (Jena Malone ) la "prodige des sciences" quand elle était enfant et plus tard Ellie adulte (Jodie Foster) qui au cours de son "voyage" pourra à nouveau parler à son père. Est-ce réel ou est-ce une hallucination ? Ses scènes sont le point culminant du film pour moi.

Contact c'est une référence et une source d'inspiration pour philosopher en se plongeant dans le ciel étoilé. Sommes-nous seuls dans l'univers ? Si oui, ce serait un beau gâchis d'espace, non ? Contact ne prend pas réellement parti, il part simplement du principe que l’humanité fait des "petits pas" dans la connaissance de l'univers. L’univers est tellement vaste et nous sommes si petit, que si nous étions seuls, ce serait un beau gâchis d’espace.

Certaines critiques reprochent au film un discours "philosophico-scientifique" un peu trop prétentieux, comme s’il fallait absolument trouver une vie ailleurs plus ou moins à notre image (vision anthropomorphique de l'univers), pour légitimer la taille de l’univers. Or, la vie ailleurs n'a pas obligatoirement la forme qu'on lui connaît chez nous. Bien souvent, on se fait piéger par notre propre anthropocentrisme. La vie pourrait être un phénomène très courant et apparaissant automatiquement selon certaines conditions (conditions favorables à la vie). Qui plus est, la diversité des formes de vie sur Terre (les mammifères, les reptiles, les insectes, les mollusques, ...) offre une bonne piste sur les possibilités infinies de vie qui peuvent apparaitre ailleurs.

La religion et les sciences cherchent à comprendre la vérité sur nos origines, comprendre nos prises de décisions ... mais il y a quand même une différence fondamentale entre la religion et les sciences, c'est la méthode employée pour y parvenir. Contrairement aux religions qui ne savent pas définir Dieu, ou alors une définition très floue, la physique quand à elle obéit à des lois bien établies (dans les sciences, le hasard n'existe pas). En sciences, on cherche à comprendre ce qu'on peut atteindre (via la démarche scientifique), tandis que la religion explore les domaines de la spiritualité, du bonheur, de la sérénité, de l'âme, de l'esprit, de la transcendance ... c'est pourquoi, d'un point de vue scientifique, l'un fonctionne alors que l'autre pas du tout. Les sciences et la religion ont un fondement commun, celui de comprendre, ou d'essayer de comprendre le monde dans lequel on évolue. Entre une méthode qui repose sur la croyance aveugle (et des arguments infalsifiables) et une autre qui repose sur l’observation et l’expérimentation (la méthode expérimentale), on peut effectivement tous constater laquelle produit plus de résultats.

Ce n'est que face au succès des sciences dans la compréhension du savoir, que la religion se voit contrainte de se retirer dans les domaines "hors de portée des sciences". Mais à mon sens, ce n'est qu'une tentative vaine pour tenter de conserver un semblant de pertinence. Malgré tout et en dépit de mon côté cartésien, les sciences et la religion se complètent. Pour vraiment comprendre des choses, il vaut mieux rechercher dans tous les domaines ...
Spoiler:

Au final, Contact c'est un véritable voyage sensoriel, très beau et très touchant !
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